Le Jeu Royal d'Ur

Publié le par Azumanurlin

Tablette d'une partie du Jeu Royal d'Ur - British Museum

Tablette d'une partie du Jeu Royal d'Ur - British Museum

Bonjour à tous et bonjour à toi qui me lis,

Cette article va tout expliquer, ou presque, sur l'un des plus ancien jeu de société : le jeu royal d'Ur.

L'action se situe sur l'actuel territoire irakien, dans l'ancienne Mésopotamie, littéralement "entre les deux fleuve", le Tigre et l'Euphrate, les deux sources de la première civilisation, dans le royaume d'Ur.
Nous somme à plus de deux millénaires et demi avant le Christ, et le Roi d'Ur meurt. Pour que le défunt ne s'ennuie pas dans l'au-delà, on l'enterre en terre sumerienne avec des objets de son quotidien. En particulier, avec un étrange objet de marqueterie, incrusté de coquillages, de cornaline et de lapis-lazuli. À sa surface, un plateau de vingt cases accueillait 7 pions noirs et 7 pions blancs. Trois dés à quatre faces permettaient les déplacements.
Près de deux siècles avant J.C., une scribe du nom Itti-Marduk-Balāṭu, inscrit sur une tablette une partie entière du jeu, puis se fait inhumer avec.

Dans les années 1920, l'archéologue britannique Leonard Woolley découvre ce magnifique exemplaire, que l'on peut aujourd'hui voir au British Museum. Il découvre, pour ainsi dire, l'un des premiers jeux de parcours avec capture de l'histoire.


Jeu Royal d'Ur découvret par Leonard Woolley - British Museum

Le sumérien étant une langue encore indéchiffrable, la tablette ne nous permet que de supposer sur les règles utilisées alors, mais aucun règle antique n'a pu être officiellement acquise pour ce jeu.

En 1970, l'éditeur allemand Ravensburger propose à la vente un Jeu Royal d'Ur avec leur propre règle. Depuis, nombres de règles ont émergé pour notre plus grand plaisir ludique.

Le principal moteur fut les dés. Vraisembablement sous forme d'osselet tétraédrique, deux sommets sont marqués pour, après un rapide calcul lors du lancé, permettre le mouvement des pièces sur le plateau.
Les théories font états de résultats selon le nombre de sommets marqués visibles ou non. On peut instinctivement penser qu'un marque visible correspond à 1 case de déplacement - ludiste que je suis - que deux marques visibles font 2 cases de mouvements, trois marques pour 3 cases et aucune marque pour 4 cases. Mais ceci n'est que spéculation, car nous avons en mémoire les règles du Senet égyptien qui comptabilisait les mouvements possible en fonction des faces, marqués ou non, comme un pile ou face, après le lancé de batonnets sur la table de jeu.

Ensuite, aux vues de la tablette, les pions pouvaient être capturés lors d'un parcours précis pour chaque adversaire. Là aussi, la règle précise de capture reste inconnu.
Le parcours de chaque adversaire, la façon de capturer et même la façon de gagner ne sont que des hypothèses.
L'une d'elle fait partir les pions de chaque encoche sur la partie large du tablier. Les deux chemins se supperpose sur la ligne centrale allant vers l'autre tablier, moins large, pour les faire ressortir dans cette même encoche.

Devions-nous capturer en se positionnant sur une pièces adverse, quitte à se faire capturer pour que l'adversaire libère sa pièce précédemment prisionnière, l'ammenant vers notre sortie et gagner en éliminant les pièces adverses ? Devions-nous atterrir sur une pièce adverse pour la lui rendre et lui faire recommencer tout le parcours, et gagner en sortant toutes ses pièces avant le joueur adverse ? But semblable à notre backgammon moderne.
Pour le moment, cela est un mystère.

Mais toutes ces théories ont pour but l'affrontement de deux esprits tactiques, avec une bonne part d'aléatoire grâce - ou a cause - des lancés d'osselets.
Le Senet, jeu de parcours égyptien, usité par la noblesse en est probablement l'héritier directe, dont certaines cases avaient des effets bénéfiques ou maléfiques.


Jeu du Senet en fayence indigo

S'en est suivit le jeu Petteia grec, Latroncule et le Backgammon romain.
Vers l'orient, le Jeu Royal d'Ur aurait pu être adapter en Inde par le jeu de Serpent et de l'Echelle. En chine trouvons un ancêtre du jeu des petits chevaux.
Plus près de nous, le trictrac français - ou jacquet turc - le jeu de l'oie italien, suivit par nos jeux de parcours modernes dont le classique Monopoly et autres jeux de courses.

Mais tout ces jeux méritent leurs propres articles.
Je vous propose, donc, de me retrouver lors d'une prochaine visite dans l'histoire ludique.

Alors : À vos jeux... Prêts... Gagnez !

Ludiquement Vôtre,
Azumanurlin.

Publié dans Histoire, Antiquité

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L
L'histoire a parfois tendance à me barber, mais là j'avoue que cette petite escale sumérienne fut relativement plaisante et instructive ^^. Cher Azumanurlin, on reconnait bien votre style dans ce post, ne serait-ce que par votre approche mathématique concernant les hypothèses d'utilisation du Jeu Royal d'Ur ^^.
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